UN Photo/Jean Marc Ferré (2018) via Wikimedia Commons
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Avis du COMETS sur les robots sociaux

« La recherche publique doit jouer un rôle de vigie sur l'utilisation des robots sociaux »

Christine Noiville, directrice adjointe de l'ISJPS et présidente du comité d'éthique du CNRS (COMETS), explique l’avis que ce comité vient de rendre sur les robots dits « sociaux » et sur les effets liés à l’utilisation croissante de ces machines dans la vie quotidienne.

Extrait : 

« Mais ce qui est plus nouveau avec les robots sociaux, c’est que tout est fait par leurs concepteurs pour que l’utilisateur leur attribue des capacités d’empathie et nourrisse l’illusion qu’un lien affectif particulier se noue entre eux et la machine. C’est là que se situent les risques. En termes d’emprise, d’addiction, de désocialisation, et surtout de manipulation. On est ici dans un phénomène différent de l’addiction aux jeux vidéo, plus sournois, lié au fait que la machine parle, répond, dialogue et capte les émotions, ce qui change tout. Comme l’évoque l’auteur Alain Damasio, ces robots sociaux sont des créations faites pour être des « créatures », ce qui pose la question des rapports que cela va engendrer, avec l’outil mais aussi avec les autres humains...  Il faut aussi pointer le potentiel addictogène et désocialisant d’un monde virtuel où on vous rassure, vous félicite, où les « vrais » amis bienveillants sont des applis, où l’on peut faire « revivre » les morts ! Sans parler des risques de manipulations, d’autant plus grands que la plupart des robots sociaux sont développés par des entreprises qui visent à renforcer l’attachement pour conforter leurs parts de marché et pour mieux exploiter les émotions des utilisateurs à des fins commerciales. »

Lire l'article du CNRS et l'avis du COMETS.

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