Formes de vie et institutions : entre nature et artifice
Diogène 2023/1-2 (n° 281-282)
Concept très vague à première vue, la « forme de vie » s’est diffusée récemment dans différents domaines et elle a constitué un facteur d’enrichissement de la référence aux comportements. Régulièrement employée par les sciences sociales, l’anthropologie, la philosophie politique et l’économie, entre autres, l’expression semble donner une nouvelle jeunesse à l’usage bien établi qui veut que l’on rapporte à des styles, genres ou formes de vie des manières cohérentes d’articuler les uns aux autres les usages courants dans la vie, la manière de s’exprimer et d’en user avec ses semblables, les systèmes de croyances que l’on prend comme repères pour soi-même et pour autrui. Ainsi, dans les Mémoires du duc de Sully, on peut relever des considérations variées sur le « genre de vie » associé au mariage, sur la « forme de vie et de conduite » à tenir au milieu des humeurs, fantaisies et contrariétés, pour qu’elle mérite louange en toutes ses parties, etc.