Cahiers Droit, Sciences & Technologies n° 15 | 2022

Génétique et dépistage prénatal

Devenu un outil-clé de la “médecine prénatale”, le dépistage prénatal non invasif (DPNI) a bouleversé le champ du dépistage des anomalies fœtales. Par une simple prise de sang dès la 11e semaine d’aménorrhée, il permet en effet, à partir de l’ADN fœtal circulant dans le sang de la mère, de dépister avec une grande fiabilité certaines anomalies chromosomiques particulièrement graves du fœtus, au premier rang desquelles la trisomie 21. Nul étonnement, dès lors, à ce que le DPNI se soit largement répandu dans les pays pratiquant le dépistage prénatal. En Europe comme en Amérique du Nord, la tendance est à la généralisation du DPNI à toute grossesse, mais aussi à sa routinisation, le test étant largement prescrit et réalisé en ville et s’intégrant comme un simple examen sanguin de plus dans un "parcours procréatif" déjà très médicalisé. Alors que tout concourt ainsi à ce que les enjeux du DPNI passent inaperçus, le présent dossier montre que cet test prénatal, malgré ses avantages indéniables, ne peut être pensé comme un acte médical banal. Réalisé durant le délai légal d’IVG, il fait l’objet d’une diffusion rapide et massive, sous l’effet d’une forte pression industrielle, et cible un spectre toujours plus étendu d'anomalies.


Les Cahiers Droit, Sciences & Technologies visent à susciter et diffuser des travaux de recherche consacrés à l'encadrement normatif, notamment juridique, des sciences et techniques. Ils paraissent deux fois par an et sont disponibles en version papier au numéro ou sur abonnement (aux Presses universitaires d’Aix-Marseille – PUAM) et en version numérique en accès libre sur OpenEdition.

Revue soutenue par l'Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS.