Appel à communications – Féminisme, droit et citoyenneté II
Après le succès de la première édition de ce colloque international, une seconde édition est organisée du 8 au 10 septembre 2024 à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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La première édition de ce colloque international, qui s’est tenue à Paris les 11 et 12 juillet 2022 suite à un report lié à la pandémie de Covid-19, a rencontré un succès tel que nous souhaitons poursuivre les échanges en organisant une seconde édition selon le même format. Cette seconde édition sera à nouveau organisée par l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’université de Reading, en partenariat avec le Gender, Law and Society Working Group du Research Committee for the Sociology of Law (RCSL).
Vous pouvez consulter :
- Le programme de la 1re édition
- La vidéo du grand entretien accordé par Lady Hale et mené par Erika Rackley et Rosemary Hunter
- La vidéo de la conférence plénière donnée par Diane Roman sur « Citoyenneté et droits reproductifs »
Comme nous le soulignions dans le précédent appel à communications, la citoyenneté a trait au statut de citoyen·ne et aux droits, devoirs et privilèges y afférant. Ainsi, la citoyenneté encadre les relations entre les particuliers et l’État dans lequels vivent ces dernier·e·s. Sans surprise, la question du rapport entre féminisme, droit et citoyenneté s’appuie sur la théorie féministe du droit, qui postule la centralité du droit dans la subordination historique des femmes.
Lorsque la Révolution française promulgua l’idée alors pionnière du suffrage « universel » en 1789, les femmes en étaient exclues et le furent, en France, jusqu’en 1944, en dépit du combat mené par des militantes des droits des femmes. Celles-ci réagirent immédiatement à la publication de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen avec la publication, en France, de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Olympe de Gouges, 1791) et celle, en Angleterre, de la Défense des droits de la femme (Mary Wollestonecraft, 1792). L’exemple du droit de vote, bien connu, n’illustre qu’une des multiples facettes de ce rapport triangulaire, qui connaît de fortes variations en fonction des contextes historiques et géo-politiques dans lesquels on peut l’étudier.
Si les femmes ont désormais obtenu ce droit dans l’immense majorité des pays, le rapport entre genre, droit et citoyenneté revêt également une importance primordiale en matière de droit à la propriété, droits reproductifs, protection contre les discriminations – y compris intersectionnelles –, etc. Lorsque l’Irlande se prononça par référendum en mai 2018 pour le retrait de l’interdiction d’avorter qui figurait dans la Constitution, la députée Clare Daly souligna dans l’enceinte du parlement irlandais que c’était la relation entre les femmes et la société qui se transformait, en écho à l’une des réactions à la dépénalisation de l’avortement dans l’État de Victoria (Australie) : « C’est avec cette décision que nous accédons à une citoyenneté pleine et entière ». À l’inverse, la révocation de Roe v. Wade par la Cour surpême des États-Unis en juin 2022 a provoqué une onde de choc dans de nombreux pays, soulignant une fois de plus la fragilité des droits des femmes, selon l’adage maintes fois cité et attribué à Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
Ce colloque international se propose ainsi de poursuivre l’exploration des enjeux contemporains ayant partie liée au féminisme, au droit et à la citoyenneté et sollicite des communications portant notamment, mais non exclusivement, sur les thèmes suivants :
- Activisme féministe
- Démocratie et montée des populismes
- Droits des femmes
- Droits reproductifs et justice reproductive
- Égalité femmes-hommes
- Genre et sexualité
- Intersectionnalité
► Le colloque s’adresse à la fois aux universitaires, chercheur·es et professionnel·les travaillant en particulier dans les champs disciplinaires suivants : droit, philosophie, histoire, sociologie, études sur le genre, science politique, civilisation.
► Les langues de travail seront le français et l’anglais.
► Les propositions, d’environ 300 mots, sont à envoyer d’ici le 03 novembre 2023, accompagnées d’une brève note biographique, à Alexandrine Nedelec (anedelec@univ-paris1.fr) et Rosemary Auchmuty (r.auchmuty@reading.ac.uk).
The first edition of this international conference, which was held in Paris on 11 and 12 July 2022 (following a postponement due to the Covid-19 pandemic), was such a success that we want to continue the conversations by organising a second edition with the same format. This second edition will again be organised by University Paris 1 Panthéon-Sorbonne and University of Reading, together with the Gender, Law and Society Working Group of the Research Committee for the Sociology of Law (RCSL)
Have a look at:
As underlined in the initial call for papers, citizenship may be defined as the status of a citizen with its attendant duties, rights and privileges. It thus governs the relationship of individuals and the state they live in. Questioning the relationship between feminism, law and citizenship unsurprisingly builds on feminist legal theory, whose central claim posits the law as a fundamental tool in the historical subordination of women.
When the French Revolution pioneered “universal” suffrage in 1789, it was male-only and remained so until 1944, in spite of the struggle of feminist activists who immediately reacted to the Declaration of the Rights of Man and the Citizen with the publication in France of the Declaration of the Rights of Woman and the Female Citizen (Olympe de Gouges, 1791) and in England of A Vindication of the Rights of Woman (Mary Wollstonecraft, 1792). This (in)famous example illustrates but one aspect that may be encompassed in this relationship, which will vary according to each historical and geo-political context.
If women’s suffrage is now accepted in virtually all countries, the link between gender, law and citizenship is also paramount in terms of property rights, reproductive rights, protection against discrimination, including intersectional discrimination. When the Irish decided in May 2018 to remove the ban on abortion from their Constitution, Clare Daly TD underlined in the Irish Parliament that the relationship between women and society was being transformed, echoing a reaction to the decriminalisation of abortion in Victoria, Australia: “With that comes our full citizenship”. Conversely, the overturning of Roe v. Wade by the US Supreme Court in June 2022 sent shockwaves through many countries, underlining once again the fragility of women's rights. The following famous quote, attributed to Simone de Beauvoir, encapsulates it: "Never forget that it will only take a political, economic or religious crisis for women's rights to be called into question. These rights can never be taken for granted. You must remain vigilant throughout your lives.
This international conference thus proposes to carry on exploring contemporary issues in the field of feminism, law and citizenship and invites papers related, but not limited, to the following perspectives:
- Democracy and the rise of populism
- Feminist activism
- Gender and sexuality
- Gender equality
- Intersectionality
- Reproductive rights and reproductive justice
- Women’s rights
► The conference is addressed to academics, researchers and professionals working in any discipline including law, philosophy, history, sociology, gender studies, politics, cultural studies and area studies.
► The conference will be both in French and English.
► Proposals of up to 300 words in French or English and a brief biographical note should be sent by 3rd November 2023 to Alexandrine Nedelec (anedelec@univ-paris1.fr) and Rosemary Auchmuty (r.auchmuty@reading.ac.uk).
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