Politiques de la vulnérabilité

En une vingtaine d’années, la notion de vulnérabilité est devenue omniprésente dans le débat public. On ne compte plus les références aux groupes, populations ou personnes dites « vulnérables ». Mais en quoi consiste exactement cette vulnérabilité ? Quelles en sont les implications morales et politiques ?
La notion exige de naviguer entre plusieurs écueils. Il faut reconnaître que la vulnérabilité constitue une structure d’existence commune, universellement partagée, sans omettre toutefois de prendre en compte ses variations différentielles et sa distribution inégalitaire. Aussi convient-il de l’appréhender à partir d’une double perspective, philosophique et sociologique. Il est alors possible de définir une politique visant la reconnaissance de notre fragilité commune et la lutte contre les processus sociaux qui induisent son intensification : la vulnérabilité témoigne tout autant de notre responsabilité pour ce monde que du pouvoir que nous avons de le transformer.