Phénoménologie et cosmologie
Cet ouvrage se propose d’aborder la relation entre phénoménologie et cosmologie dans la phénoménologie du XXe siècle. Cette orientation cosmologique de la phénoménologie est appelée par une question, celle de savoir comment la conscience peut être à la fois condition de l’apparition du monde et partie de ce monde. Or, dans la mesure où il est vain de penser une conscience qui se constituerait comme mondaine, c’est nécessairement du côté du monde qu’il faut rechercher la solution de ce problème. Si la conscience peut se rapporter au monde, c’est parce que celui-ci se fait être à travers elle, parce que le devenir-monde du monde est en même temps devenir-conscience de ce monde.
Cependant, dès lors que le propre du monde est de s’absenter de ce qui le présente et demeure donc inaccessible à l’intuition, la cosmologie relève nécessairement d’une démarche spéculative, dont nous avons cru devoir distinguer trois dimensions, qui sont autant de voies vers le monde. 1) L’intériorité subjective peut être comprise comme initiation à une intériorité cosmique dont elle est la manifestation (Minkowski, Patočka); 2) La phénoménalité du phénomène doit ultimement être pensée comme l’œuvre d’un monde spatio-temporalisant. (Fink, Patočka); 3) L’appartenance constitutive du sujet au monde détermine la modalité d’être de ce monde (Dufrenne, Merleau-Ponty). À la lumière de ces analyses, nous serons conduits à montrer que la présence du monde dans l’étant est nécessairement présence du monde à l’étant.